Nos animorts de compagnie…

Perdre son animal, faire le deuil de son chien, de son chat, de son oiseau, de son cheval… En voilà encore un de deuil dont la société ne veut pas entendre parler… Et pourtant, lorsque décède ce compagnon du quotidien, la douleur est tellement forte. Et tellement sous-estimée… Ce qui faut bien comprendre dans le deuil, c’est que ce n’est pas de la personne, ou de l’être dont on fait le deuil, mais bien du lien. 

Et ce lien, cette complicité, cet attachement ne trie pas l’espèce avec laquelle il se construit.

Le lien à l’animal peut être plus fort pour certaines personnes que le lien aux hommes.

Et le deuil animal est aussi une période qui peut se révéler très compliquée à gérer.

Ce qui peut etre différent, c’est le recours à l’euthanasie. Cet acte peut être la source d’un traumatisme, d’une émotion qui nous hante en fonction de comment nous percevons notre propre attitude à ce moment-là, Ai-je fait le bon choix?

L’absence de rite funéraire est aussi une épreuve. Les funérailles rendent hommage au disparu, et permettent de commémorer sa mémoire de façon commune, de partager sa douleur avec la société. Pour un animal, c’est souvent de façon intime, voire même cachée, que le maître lui dit au revoir.

Et pas de jour de congé pour dire au revoir à notre compagnon…

Non, la société s’attend à nous retrouver frais et dispo dès que possible. 

Et il est tellement difficile de partager ce deuil trop souvent minimisé. 

Le deuil d’un animal ne peut pas être égal au deuil d’un enfant, d’un frère, d’un parent…

Pourtant lorsque l’on comprend les mécanismes du deuil, on peut aussi voir à quel point le deuil de ce compagnon de vie peut avoir un impact similaire.

La disparition de l’animal de compagnie laisse un vide dans notre routine quotidienne. Il était parfois le seul être vivant dans notre vie. Celui qui nous poussait à sortir de chez nous, celui qui nous forçait à nous lever le matin…Donc parfois au deuil, il faut rajouter un profond sentiment de solitude, d’isolement, d’abandon.

L’animal est là au quotidien, l’animal dépend de nous, l’animal de nous juge pas, l’animal nous aime inconditionnellement. Et en tant que maître, nous sommes responsables de leur bien-être, de leur santé, de leur bonheur, alors quand la vie s’en va, et qu’il faut laisser entrer la mort, beaucoup de maîtres se sentent responsables de cette situation. Ils culpabilisent. D’autres encore ne pouvaient pas être présent au moment du décès, et s’en veulent  de ne pas avoir pu accompagner leurs animaux jusqu’au bout…

Et il y a le dilemme de reprendre ou non un animal… Car la perte de cet être vivant laisse un vide tellement profond que la tentation est grande de combler ce vide grâce à un autre animal… Cependant il y a parfois une notion de remplacement, ou de trahison, qui peuvent s’immiscer dans cet élan de vie… Et la peur de revivre cette douleur incommensurable bien souvent freine les maîtres…

Le deuil animal est un deuil comme un autre, avec ses spécificités et ses douleurs, ses hauts et ses bas, mais il a la particularité d’être encore moins bien entendu dans notre monde moderne.

Lorsque nous avons perdu notre bouledogue français de 11 ans, la douleur a terrassé notre famille. Et même si aujourd’hui nous arrivons à penser à lui sans pleurer, Guizmo a laissé un vide dans notre maison que rien ne remplacera.

Nous avons repris un chiot très rapidement, car la présence d’un chien nous était indispensable, mais ça reste un choix très personnel, et qui nous a permis de surmonter notre chagrin, de revenir dans la vie.

Pour conclure, le deuil animal mérite l’écoute et l’empathie de notre société, au même titre que d’autres deuils. Essayer de hiérarchiser la douleur, d’uniformiser le ressenti est une aberration. Chacun vit sa vie et ses épreuves en fonction de son passé, de sa personnalité, de ses forces, de ses pertes… Bref, ne vous jugez pas vous-même, et ne laissez personne juger votre ressenti.

Soyez conscient que vous n’êtes pas seul dans cette douleur, c’est ok d’être mal, c’est ok d’être encore plus touché que ce que l’on avait imaginé. On ne choisit pas nos émotions.

Et si vous en ressentez le besoin, l’hypnose peut venir apaiser les choses, simplement pour ne garder que l’amour de votre compagnon en souvenir, la tendresse, la complicité, ou tout simplement pour pouvoir assumer votre peine.

Donc voilà je suis à votre disposition.

A très bientôt.

Marie

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